“La permaculture est un concept systémique et global qui vise à créer des écosystèmes respectant la biodiversité.
La fleur de la permaculture, David Holmgren, 2002.
L’inspiration vient de la nature et de son fonctionnement”(Sylvaine Anani, Philippe Caillaud et Eric Escoffier, « Synthèse des définitions de la permaculture »).
C’est donc avant tout un état d’esprit, une philosophie. Elle s’étend d’ailleurs, sur certains points, au-delà d’un jardin vers l’humain. Ce concept a été mis en avant par Bill Mollison dans les années 1970 en Australie (un des pères fondateurs).
Une philosophie ? Oui mais concrètement, on fait comment avec la Permaculture ?
Je vais donc vous raconter mon expérience et vous faire partager mes techniques. Petite précision, citadine de naissance, j’ai découvert les joies de la campagne à 30 ans. Je n’y connaissais rien en jardin ni encore moins en potager. J’ai appris sur le tas et c’est devenu une véritable passion. Depuis, les saisons défilent avec un seul objectif, avoir un beau et bon jardin, productif, économe et respectueux de la nature. Alors, parfois ça ne fonctionne pas car il y a trop d’éléments perturbateurs qui convergent, trop de pluie, trop de soleil, trop de limaces et d’escargots, trop de gel au printemps, etc… mais ce n’est pas grave car on apprend de ses erreurs et chaque année on s’améliore.
De toute évidence, la Permaculture m’est apparue comme une méthode qui a du sens, écologiquement parlant. Loin de moi l’idée de convaincre, juste de partager et d’informer… Pour comprendre cette philosophie, il faut intégrer certains principes de base qui reproduisent ce que fait la nature toute seule, et les appliquer très simplement. Le sujet est vaste, je ne vais en faire pour le moment qu’une description sommaire.
Observer
C’est le point de départ. Observer son jardin, les espèces d’arbres et de plantes vivaces, mais aussi toutes celles que l’on appelle “les bio indicatrices” (ortie, plantain, liseron, pissenlit…).
Elles vont donner une indication sur la nature de la terre et sur ce qui peut s’y épanouir ou pas. Observer également la biodiversité, la présence d’oiseaux (lesquels ?), d’insectes et d’invertébrés. Chaque végétal et chaque animal n’est pas là par hasard et a son sens dans un jardin.
Favoriser la biodiversité
La nature se suffit à elle-même.
Il faut d’une part réguler les destructeurs du potager (qui sont nombreux !) en introduisant leurs prédateurs, qui deviennent alors les auxiliaires du jardinier. Par exemple, les limaces sont le plat favori des hérissons et des orvets, les pucerons sont celui des coccinelles… Il est question de régulation mais pas d’extermination, car toute espèce a un rôle à jouer dans la nature.
Il faut d’autre part attirer les insectes pollinisateurs, comme les abeilles, afin que certains plants puissent se reproduire.
Il est également question de la biodiversité avec les adventices. Ces plantes sauvages, appelées encore “mauvaises herbes”, ont un rôle important à jouer notamment dans la vie des insectes pollinisateurs
Cultiver en bio
Surtout pour garder à l’esprit que les intrants herbicides ou les engrais chimiques ne sont pas compatibles avec la Permaculture, qui se place d’ailleurs aussi bien au-dessus de la Culture biologique sur bien des points.
Avoir un sol vivant
Afin de favoriser la vie du sol (vers de terre, micro-organismes, matière organique), il est recommandé de nourrir le sol en introduisant des couches superposées de matières brunes (carbone) et de matières vertes (azote) et de les laisser se décomposer pendant plusieurs mois. Cela s’appelle des lasagnes.
Faire son compost
Rien de plus simple… quatre palettes ou un composteur déjà construit, dans un coin du jardin, et dans lequel on met tous les déchets organiques, les tailles du jardin, les cartons (sans encre ni colle). On laisse faire, on remue de temps en temps, et on récupère au bout de quelques mois un compost riche en vers de terre qui va pouvoir nourrir notre sol et nos plantes
Ne pas travailler le sol (ou très peu)
Dans le même esprit, et pour ne pas perturber et bousculer la vie de ce sol, la terre ne va pas être travaillée, ni surtout pas retournée. Il suffit d’attendre que les lasagnes se soient décomposées pour avoir une terre meuble et riche ! Le seul outil “autorisée” est la grelinette. Vous pouvez ranger vos bêches et vos motoculteurs ! Et par la même occasion, ne plus risquer d’avoir mal au dos !
Protéger le sol
Il devra toujours être recouvert d’un paillage, été comme hiver, avec ou sans culture.
Recouvrir le sol empêche son érosion lors des épisodes de vent et de pluie mais également, en été, limite l’évaporation de l’eau. Les choix sont multiples, moi je préfère tout simplement la paille.
Utiliser l’eau de pluie et l’optimiser
Les légumes adorent l’eau de pluie… et puis optimiser les ressources est l’un des piliers de la Permaculture. Alors, à vos récupérateurs d’eau !
D’autres méthodes sont également utilisées chez nous depuis quelques années. Bien que ancestrales, particulièrement utilisées en Afrique, elles peuvent être totalement adaptées à notre environnement. Ce sont les “Oyas”. Ce sont des pots en terre cuite avec un couvercle, que l’on enterre au pied d’un arbre ou au milieu d’un carré potager et que l’on remplit d’eau. Celle-ci se libère progressivement.
Diversifier les cultures et les associer
Les jardins permacoles sont très beaux, car très diversifiés, pas très bien rangés, pas trop désherbés, un harmonieux mélange de plants de légumes et de fleurs. Ils sont comme une poésie…
Chaque légume doit avoir son espace « réglementaire » mais n’a nul besoin d’être aligné dans des rangées. On peut mélanger certaines espèces en fonction de leurs affinités et de leur rôle de protection mutuelle. Par exemple, planter des capucines au pied des tomates va éloigner les pucerons.
Cette méthode de culture permet également d’optimiser l’espace et de produire davantage dans un petit coin de terre. Par exemple, on peut associer des légumes grimpants (haricots, concombre,…) avec des salades à leur pied, qui pourront ainsi profiter de leur ombrage
Faire ses propres graines et semis
Les graines vendues en général dans le commerce ne sont pas reproductibles, elles sont hybrides. Elles ont certes une bonne productivité mais on ne peut pas les ressemer. Et ça, ça n’est pas du tout dans l’esprit de la Permaculture, qui vise plutôt à une autonomie alimentaire. Il existe certains réseaux, groupes d’échange de graines de variétés anciennes.
En choisissant celles-ci et en les adaptant à notre jardin, on peut obtenir des plants très productifs et aussi beaucoup plus savoureux.
Par ailleurs, ne pas acheter de plants déjà faits implique de faire ses propres semis. Et ça, pour moi, c’est encore une aventure ! A force d’essais, j’ai déterminé ma méthode pour arriver à faire pousser les graines, à faire grandir les plants, puis enfin à les mettre en terre quand le moment est venu. Il est nécessaire pour toutes ces étapes d’avoir un minimum d’équipement : des barquettes dans lesquelles on va semer grossièrement des graines, puis des pots dans lesquels on va ensuite transplanter chaque petit plant afin qu’ils puissent grandir.
Les pots So Ethic ont un intérêt essentiel pour cela. Entièrement biodégradables, ils vont permettre une mise en terre en toute sécurité car le plant va rester dans son élément et ses racines ne risquent aucune rupture.
Cette étape du semi étant délicate et décisive, j’en reparlerai plus tard de façon détaillée.
Favoriser la présence des animaux alliés du jardin
Pour favoriser la biodiversité et maintenir le bon équilibre, la présence d’animaux est nécessaire. Afin de faciliter leur venue, quelques moyens sont possibles : construire des nichoirs et des mangeoires pour les oiseaux, construire des hôtels à insectes, héberger des hérissons et les aider dans leur hibernation, laisser un coin du jardin en friche, ne pas tondre trop souvent, mettre un maximum de plantes vivaces, faire des petites haies…
Utiliser ce qu’il y a autours de nous
En Permaculture, on utilise les ressources qui sont proches : par exemple, le paillage se fait avec les tontes ou les feuilles mortes, les engrais avec le compost, le purin d’orties du jardin ou le fumier décomposé des animaux, l’eau avec les récupérateurs, les semis avec les graines des années précédentes, etc…
Vous l’aurez compris, la Permaculture cible l’économie circulaire !
A très bientôt je l’espère pour approfondir certains sujets et vous faire partager mes réussites, mes erreurs et mes actions concrètes.
4 réponses
Merci pour cette présentation de la permaculture, simple, claire au-dessus de tout jugement, juste un partage de bonnes pratiques …. hâte de lire la suite!
Merci beaucoup pour ce retour ! On vous partage très prochainement de nouveaux articles So Éthic !
Super post avec pleins d’infos simples et claires!
Hâte de lire les prochains posts!
Merci Elsa pour ce commentaire qui nous fait vraiment plaisir ! De nouveaux articles So Éthic! arrivent très prochainement !